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Micro-entreprise ou régime réel : quel statut choisir quand on est ostéopathe ?

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Nasrine Mezred - Experte installation chez Milou

- 6 min de lecture

Aujourd’hui, Milou vous parle des deux statuts juridiques les plus communément choisis par les ostéopathes : la micro-entreprise et le régime réel. Quelles sont les particularités de ces statuts et lequel choisir au moment de vous lancer comme professionnel libéral ?

Si certaines considérations abordées ici vous permettront d’y voir plus clair, vous devrez immanquablement réaliser quelques projections financières pour faire pencher la balance… Besoin d’un petit coup de pouce ? Milou a mis au point un simulateur pour vous aider 😉 On vous explique tout ci-dessous.

La micro-entreprise, c'est quoi ?

Avant toute chose, il faut savoir que la micro-entreprise n’est pas accessible à tous. En tant qu’ostéopathe, vous pouvez bénéficier de ce régime si vos revenus ne dépassent pas 77 700 € par an.

Il existe néanmoins une fenêtre de tolérance : un dépassement de ce plafond sur une année isolée ne porte pas à conséquence. ⚠️ En revanche, si vous dépassez ce plafond pendant deux années consécutives, vous serez automatiquement transféré au régime réel. Par défaut, tout ostéopathe qui débute peut donc bénéficier de la micro-entreprise au minimum pendant ses deux premières années d’activité 🤠

L’énorme avantage de la micro-entreprise, c’est la simplicité ! Avec ce statut, aucune prise de tête (et donc aucune mauvaise surprise) 🧘 :

  • Votre déclaration fiscale est simplifiée… puisque seules vos recettes devront être déclarées 😉 Pas de charges professionnelles à enregistrer ni de justificatif de paiement à conserver… Votre comptabilité en est réduite au plus simple !
  • Des taux fixes…
    • En micro-entreprise, pas de charges professionnelles à déclarer, un abattement forfaitaire de 34 % est automatiquement appliqué sur vos recettes. Concrètement, cela signifie que l’administration fiscale va faire une hypothèse quant à vos dépenses, qu’elle va estimer à 34 % de vos recettes. Ces 34 % vont donc être déduits du montant de vos revenus pour déterminer votre bénéfice imposable.
    • Un taux de 21,2 % est appliqué sur vos recettes pour établir le montant de vos cotisations sociales.
    • En micro-entreprise, il est également possible d’opter pour le « versement libératoire ». Dans ce cas, un taux fixe de 2,2 % est appliqué sur vos recettes pour déterminer les cotisations fiscales dues. Ceci n’est nullement obligatoire, et vous pouvez tout aussi bien rester dans le système « classique », avec paiement de l’impôt sur le revenu (IR). Le versement libératoire vous apporte surtout une certaine tranquillité d’esprit ⛱️, puisque vous payez ces cotisations fiscales à chaque fois que vous transmettez le montant de vos recettes à l’URSSAF. Pas de régularisation par la suite… et donc pas de mauvaise surprise !

En dehors de votre déclaration d’impôt annuelle, vous n’aurez donc qu’une seule démarche à réaliser en micro-entreprise 🥳 : communiquer vos recettes à l’URSSAF, soit tous les mois, soit tous les trimestres, selon votre préférence.

Et si vous déclarez vos revenus via l’application mobile Auto-entrepreneur de l’URSSAF, cela ne prend qu’1 minute chrono ⏱️ Sur base du montant entré, l’URSSAF calculera automatiquement vos cotisations sociales (et fiscales, si vous avez opté pour le versement libératoire), que vous pourrez directement payer via l’app, soit par carte bancaire, soit par prélèvement si vous avez renseigné votre RIB. Pour en savoir plus, c’est ici.

Le régime réel, c'est quoi ?

En comparaison avec la micro-entreprise, le régime réel est plus complexe 🤨, mais il peut aussi se révéler fiscalement plus avantageux pour qui en maîtrise les subtilités :

  • En régime réel, vous serez tenu de remplir la déclaration 2035. Sans toutefois être insurmontable, cette déclaration incite de nombreux ostéopathes à faire appel aux services d’un comptable 🛎️
  • Une seule possibilité pour le règlement de vos cotisations fiscales : le taux à l’impôt sur le revenu.
  • En régime réel, vous devrez déclarer vos recettes ainsi que vos charges professionnelles. Pas de taux forfaitaire comme en micro-entreprise : ici, les dépenses déclarées correspondent à vos frais réels. Ces dernières seront déduites de vos recettes afin de déterminer votre bénéfice imposable. Et donc, plus le montant de vos dépenses sera élevé, plus votre bénéfice imposable sera bas, et moins vous paierez d’impôt et de cotisations 💰

    Tout l’enjeu du régime réel repose donc sur la déductibilité de vos charges professionnelles. ⚠️ Mais attention : vos dépenses doivent être justifiées par une pièce comptable (facture, ticket de caisse, reçu, etc.) et restez crédibles. Pour vous aider à maîtriser ce sujet parfois jugé complexe, Milou vous a concocté deux articles : « Quelles charges déductibles pour les ostéopathes – Partie 1 » et « Quelles charges déductibles pour les ostéopathes – Partie 2 ». Nous vous recommandons chaudement de les consulter 😉

⚠️ Attention : En régime réel, il y a deux pièges à éviter :

  1. Le recouvrement des cotisations sociales 😱

    Comme nous venons tout juste de l’évoquer, le montant de vos cotisations est calculé sur base de votre bénéfice imposable. Or, il faut savoir que l’URSSAF traite vos données comptables avec un certain décalage 🐢 Au lancement de votre activité, l’URSSAF se contentera de faire des prévisions sur vos recettes, et ne s’appuiera sur aucune donnée comptable réelle pour vous réclamer vos cotisations.

    Par défaut, les prévisions de l’URSSAF sont très basses. L’URSSAF ne vous fera donc payer que très peu de cotisations pendant deux ans… mais vous demandera une régularisation après trois ans, après prise en considération de vos revenus réels. Et là, ça peut piquer 😧

    Pour éviter ce piège, nous vous conseillons de contacter l’URSSAF dès vos premiers mois d’activité. Vous pourrez ainsi leur communiquer vos projections financières, et réclamer leur prise en compte pour calculer vos cotisations le plus fidèlement possible par rapport à vos revenus réels.
  2. Passer à côté de la réduction d’impôt pour frais de comptabilité 🙃

    Si vous êtes au régime réel et que votre chiffre d’affaires ne dépasse pas 77 700 € par an, vous avez droit à la réduction d’impôt pour frais de comptabilité… à condition d’avoir souscrit à une AGA ! Cette réduction d’impôt sur le revenu est égale à 2/3 du montant hors taxe de vos frais de comptabilité et est plafonnée à 915 € par an. Ce serait dommage de passer à côté 😉 Pour éviter ce piège, lisez attentivement notre article « Adhérer à une AGA quand on est ostéo : une bonne idée ? »

Choisir le meilleur statut juridique : critères à prendre en compte et simulateur Milou

Maintenant que nous avons abordé les spécificités de la micro-entreprise et du régime réel, nous pouvons tenter la comparaison ⚖️ Selon nous, trois critères doivent être pris en considération pour réaliser cet exercice… et déterminer in fine le statut qui vous correspondra le mieux :

  • La facilité de l’exercice déclaratif et comptable 🏖️

    En d’autres mots, vous pouvez faire pencher la balance en faveur du statut le plus simple, celui qui réduira au maximum votre charge mentale. Vous vous en doutez : c’est ici la micro-entreprise qui sort gagnante. Ce statut présente également l’avantage de vous éviter toute mauvaise surprise : avec des taux fixes, vous savez exactement ce que vous allez payer.
  • L’accès aux aides financières 🙏

    Ici, la balance penche clairement du côté du régime réel. En effet, il faut savoir que l’accès aux aides est plus restreint et contraignant pour les micro-entrepreneurs. Vous souhaitez en savoir plus ? Consultez notre article « Les aides à l’installation pour ostéopathes », où nous vous présentons les différentes aides auxquelles vous pouvez prétendre au lancement de votre activité libérale. Les critères d’éligibilité y sont abordés en fonction de ces deux statuts.
  • L’optimisation fiscale 📈

    En d’autres termes, choisir le statut qui vous permettra d’avoir le plus d’argent en poche à la fin du mois. Il s’agit bien sûr d’un critère extrêmement important… mais, sur ce plan, il n’est pas aussi aisé de faire pencher la balance. L’optimalité de l’un ou l’autre statut dépend de votre situation personnelle.

    Par exemple, si vos charges professionnelles sont faibles, vous sortirez très certainement gagnant si vous exercez en tant que micro-entrepreneur, car vos charges seront surestimées par l’administration fiscale à 34 % de votre chiffre d’affaires.

Pour vous aider à déterminer le statut le plus avantageux pour vous sur le plan fiscal, l’équipe Milou a mis au point un simulateur ⚒️ Grâce à cet outil, vous pourrez indiquer vos hypothèses de revenus et de charges opérationnelles, puis comparer les résultats – c’est-à-dire, le montant que vous aurez en poche – pour chacun des statuts (dont le régime réel, la micro-entreprise avec versement libératoire, et la micro-entreprise sans versement libératoire).

Pour aller plus loin, nous vous invitons à créer gratuitement votre compte Milou ✨ Vous pourrez non seulement accéder à notre simulateur, mais aussi visionner notre vidéo « Bien choisir son statut juridique et optimiser ses revenus », dans laquelle nous vous montrons en images comment utiliser notre outil… avec cas pratiques à l’appui 😉

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