Quelles charges déductibles pour les ostéopathes ? – Partie 2

Alexandre Hartmann - Co-fondateur

22 janvier 2023- 8 min de lecture

Modifié le 16 juin 2025

Dans notre précédent article, « Quelles charges déductibles pour les ostéopathes ? – Partie 1 », nous vous expliquions quelles étaient les principales charges déductibles des ostéos, et quels critères devaient être respectés pour qu’elles soient prises en compte par l’administration fiscale.

Aujourd’hui, nous vous proposons d’approfondir certains points plus complexes 🤯, comme les immobilisations/amortissements et les frais de déplacement, mais aussi d’attirer votre attention sur certaines charges méconnues des ostéopathes.

Immobilisations : particularités concernant les achats supérieurs à 500 €

Au cours de votre carrière d’ostéopathe, et plus particulièrement au lancement de votre activité libérale, vous serez amené à acquérir différents biens pour votre cabinet (matériel médical, mobilier, etc.).

Comme nous l’avons expliqué dans notre article « Quelles charges déductibles pour les ostéopathes ? – Partie 1 », vous pouvez déduire sur l’année concernée l’intégralité du montant d’un achat à condition que celui-ci n’excède pas 500 € hors taxes 🚧

Au-delà de ce montant, la dépense ne devra plus être considérée comme une charge intégralement déductible sur l’année courante, mais comme une immobilisation, dont la déduction devra s’étaler sur la durée de vie estimée du bien ☠️

Par exemple, si vous achetez une table de consultation à 3000 € dont la durée de vie est estimée à 8 ans, le prix d’achat devra être étalé sur 8 années, à hauteur de 375 € par année. Ces sommes étalées par année sont appelées « dotations aux amortissements ».

Et donc, par définition :

• Une immobilisation est un bien acquis par le professionnel libéral pour être utilisé dans le cadre de son activité pendant une durée supérieure à un an.
  
  Les immobilisations peuvent être des biens physiques (ex. : table d’ostéopathie, mobilier de la salle d’attente…), mais aussi des biens immatériels (ex. : rachat de patientèle). Leur valeur doit néanmoins pouvoir être évaluée de manière fiable 🧐
• L’amortissement est un mécanisme qui permet de répartir le coût d’acquisition d’une immobilisation sur sa durée d’utilisation estimée. Plutôt que de déduire la totalité du prix d’achat l’année de l’acquisition, le professionnel déduit chaque année une fraction de ce coût, réduisant ainsi son bénéfice imposable sur plusieurs exercices 📉
  
  La durée d’amortissement des immobilisations est définie par l’administration fiscale et diffère selon la nature du bien : 3 ans pour le matériel informatique, 5 à 10 ans pour le matériel et l’outillage médical (selon les usages de la profession), 10 ans pour le mobilier du cabinet…
  
  Par exemple, une table d’ostéopathie doit être amortie sur 5 à 10 ans en fonction de sa durée de vie estimée (qui va elle-même dépendre de la qualité de la table et de l’usage qui en sera fait). Ainsi, une table d’ostéopathie est généralement amortie sur 8 ans environ.

Particularités concernant les frais de déplacement

Comme nous l’avons déjà vu dans notre article « Quelles charges déductibles pour les ostéopathes ? – Partie 1 », les frais de déplacement 🚗 sont des charges déductibles pour le calcul de votre impôt sur le revenu. Ils concernent le trajet entre votre domicile et votre cabinet si la distance n’est pas supérieure à 40 km (les kilomètres supplémentaires ne peuvent être pris en compte dans le calcul), ainsi que les frais de véhicule ou billets de transport entrant dans le cadre d’un déplacement professionnel.

Dans le cas d’un véhicule personnel utilisé pour des déplacements professionnels, deux options s’offrent à vous :

1. Les frais réels de déplacement : l’option « exactitude »
   
   Si vous choisissez cette option, vous serez tenu de comptabiliser tous les frais qui auront été réellement engagés par votre voiture dans le cadre de votre activité libérale. Ainsi, vous déduirez vos frais de garage, de péages, de stationnement, d’entretien de la voiture… et, bien sûr, vos frais de carburant ⛽
   
   Pour ce faire, il vous sera nécessaire d’évaluer la quote-part en rapport avec votre activité d’ostéopathe. Par exemple, si votre véhicule comptabilise 50 000 km, dont 10 000 km effectués dans le cadre de déplacements professionnels, vous pourrez déduire 20 % de tous les frais réels de votre véhicule.
   
   
2. Le forfait kilométrique : l’option « simplicité »
   
   Les entrepreneurs individuels ou les Sociétés Civiles de Moyens (SCM) soumis au régime simplifié d’imposition peuvent opter pour une autre solution de calcul, laquelle requiert une organisation nettement moins rigoureuse ⛱️ : le barème fiscal kilométrique.
   
   Sur le kilométrage annuel total de votre véhicule, il vous faudra simplement identifier le kilométrage parcouru à titre professionnel. Un simulateur 🧮 vous permettra ensuite de calculer automatiquement le montant de vos frais kilométriques. Le montant établi constitue un forfait, c’est-à-dire qu’il couvre les frais de carburant, mais aussi les dépenses relatives à l’entretien du véhicule, les réparations et autres remplacements de pièces 🔧

Quelques charges professionnelles méconnues des ostéopathes

Si vous avez lu notre article « Quelles charges déductibles pour les ostéopathes ? – Partie 1 », certains points évoqués vous auront peut-être interpellé… Milou vous présente ci-dessous deux types de dépenses encore ignorées de nombreux ostéopathes :

• Les frais de blanchissage 🥼… même si vous lavez vos vêtements médicaux et draps d’examen à la maison ! Eh oui, pas besoin d’apporter votre linge sale au pressing pour déduire des frais de blanchissage 😉
  
  Comme nous l’avons vu dans notre précédent article, « Quelles charges déductibles pour les ostéopathes ? – Partie 1 », l’achat de vêtements spécialisés et draps d’examen nécessaires à l’exercice de votre activité d’ostéopathe constitue une charge déductible, à condition bien sûr d’en conserver la facture ou le ticket de caisse 📚
  
  De la même manière, le nettoyage 🧼 de ces vêtements et draps peut être comptabilisé dans vos charges professionnelles. Pas besoin d’entrer dans les détails si vous apportez ce linge au pressing : il vous suffira de conserver votre justificatif de paiement.
  
  En revanche, si vous lavez votre linge à domicile 🏠, l’absence de justificatif pourrait vous amener à penser, à tort, qu’il s’agit d’une dépense perdue. Or, vous avez le droit d’évaluer ce coût en vous basant sur les tarifs hors taxes pratiqués par les pressings. La seule condition : garder trace des calculs que vous effectuez pour l’évaluation.

  ⚠️ Attention : L’administration fiscale peut remettre en question la déduction si elle estime que le montant communiqué est surévalué.
  
  Pour éviter toute contestation, le mieux est probablement d’envoyer une fois vos différents articles au pressing, de conserver la facture et de vous baser sur celle-ci pour l’évaluation du coût des prochains nettoyages que vous réaliserez à domicile. Il est conseillé de réduire le prix de 30 % par rapport au tarif du pressing, et ce afin de contrebalancer la TVA (que vous ne payez pas chez vous et qui n’a donc pas de raison d’être incluse dans le calcul) ainsi que la marge prise par le pressing.

  
  
• Le rachat de patientèle, déductible sous forme d’amortissements, est relativement méconnu dans la mesure où il a longtemps été illicite 😕
  
  Entré en vigueur mi-2022, ce dispositif est néanmoins temporaire. La possibilité d’amortissement fiscal ne sera plus applicable pour un rachat de patientèle effectué au-delà du 31 décembre 2025… à moins, bien sûr, qu’une toute nouvelle disposition légale ne vienne prolonger cette mesure 😉
  
  Pour rappel, un achat qui excède le montant de 500 € HT ne peut être considéré comme une charge intégralement déductible sur l’année courante, mais bien comme une « immobilisation », dont la déduction devra s’étaler sur plusieurs années (voir la première partie de cet article).
  
  En ce qui concerne le rachat de patientèle, vous pouvez bénéficier de la déductibilité si l’acquisition est réalisée entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025. Il existe d’autres critères d’éligibilité (nombre de salariés inférieur à 50, chiffre d’affaires inférieur à 12 000 000 €…), mais en tant qu’ostéopathe, retenez simplement que vous remplissez très probablement toutes les conditions 😉
  
  Votre dépense pourra être étalée sur 10 ans.

Et voilà ! Nous espérons que vous avez désormais une belle vue d’ensemble de ce sujet parfois complexe.

Si vous souhaitez approfondir encore un peu plus certains points, nous vous rappelons que vous pouvez participer aux webinars que nous organisons régulièrement 😉

C’est l’occasion pour vous de poser toutes vos questions !

Vous pouvez également accéder au replay de notre webinar « les charges déductibles des ostéopathes » en créant gratuitement votre compte Milou 😉